1313 Jours

Dessins© Hélène Duplantier

              Eternelle question de savoir s’il est possible de vivre après la perte d’un enfant ? 

21 ans à le regarder s’enthousiasmer de cette vie qui s’annonçait belle et en un instant, cette réalité explose en des milliers de fragments qui viennent vous lacérer le corps et l’âme.

           Des mois, des années entre parenthèse avant de pouvoir apprendre à vivre de nouveau. Apprivoiser cette indicible douleur pour pouvoir avancer. S’offrent à nous alors, durant ce temps hors du temps, les grandes théories sur la façon de « faire son deuil ». Avec, comme un Graal à atteindre, cette résilience dans laquelle il faudrait s’engouffrer sans réfléchir. Parce que la société le demande. L’impose presque. Foutaise ou réalité ?

           Chaque deuil est unique. La perte d’un enfant est inique. Lou est parti violement en quelques minutes. Sa grande sœur Chloé était déjà partie il ya 10 ans, après trois années de souffrance. La peur de l’oubli, la peur du vide, la peur de soi, cette peur chevillée au corps. La peur de tout ce qui s’arrête. Cette voix que l’on entendra plus, les messages qui restent et cette vie sur les réseaux sociaux qui finira par disparaître. Et tous les objets, son ordinateur, cette chemise bleue qui lui allait si bien, ses bracelets tressés autour du poignet qui ont permis de l’identifier, et puis toute son enfance, son doudou, ces quelques jouets et ces quelques livres que l’on a pris soin de garder.

             Et puis il y a la peur des autres. La peur du regard des autres. La peur que l’on peut lire dans leurs yeux comme si perdre un enfant pouvait être contagieux. Perdre un enfant : il n’y a d’ailleurs pas de mot pour cela. On peut être orphelin ou veuf, mais il n’y a pas de mot pour qualifier la perte d’un enfant. Comme si cela ne pouvait exister. Et pourtant c’est bien une réalité. Comment peut-on imaginer pouvoir résister à cette douleur du vide. A cette chair qui nous a été arrachée.

          Le parcours, pour survivre à ces réalités, est effroyable. Avec des situations irréelles souvent horrifiques qui semblent intraversables. Mais le sens de la vie coule en nous, inexorablement …Et alors oui il est encore possible de croire au bonheur. Autrement.         

              Eternelle question de savoir s’il est possible de vivre après la perte d’un enfant ?  21 ans à le regarder s’enthousiasmer de cette vie qui s’annonçait belle et en un instant, cette réalité explose en des milliers de fragments qui viennent vous lacérer le corps et l’âme.

        Des mois, des années entre parenthèse avant de pouvoir apprendre à vivre de nouveau. Apprivoiser cette indicible douleur pour pouvoir avancer. S’offrent à nous alors, durant ce temps hors du temps, les grandes théories sur la façon de « faire son deuil ». Avec, comme un Graal à atteindre, cette résilience dans laquelle il faudrait s’engouffrer sans réfléchir. Parce que la société le demande. L’impose presque. Foutaise ou réalité ? Chaque deuil est unique. La perte d’un enfant est inique. Lou est parti violement en quelques minutes. Sa grande sœur Chloé était déjà partie il ya 10 ans, après trois années de souffrance. La peur de l’oubli, la peur du vide, la peur de soi, cette peur chevillée au corps. La peur de tout ce qui s’arrête. Cette voix que l’on entendra plus, les messages qui restent et cette vie sur les réseaux sociaux qui finira par disparaître. Et tous les objets, son ordinateur, cette chemise bleue qui lui allait si bien, ses bracelets tressés autour du poignet qui ont permis de l’identifier, et puis toute son enfance, son doudou, ces quelques jouets et ces quelques livres que l’on a pris soin de garder.

             Et puis il y a la peur des autres. La peur du regard des autres. La peur que l’on peut lire dans leurs yeux comme si perdre un enfant pouvait être contagieux. Perdre un enfant : il n’y a d’ailleurs pas de mot pour cela. On peut être orphelin ou veuf, mais il n’y a pas de mot pour qualifier la perte d’un enfant. Comme si cela ne pouvait exister. Et pourtant c’est bien une réalité. Comment peut-on imaginer pouvoir résister à cette douleur du vide. A cette chair qui nous a été arrachée.

          Le parcours, pour survivre à ces réalités, est effroyable. Avec des situations irréelles souvent horrifiques qui semblent intraversables. Mais le sens de la vie coule en nous, inexorablement …Et alors oui il est encore possible de croire au bonheur. Autrement.         

 1313 jours est le titre du livre.

1313 jours entre le moment de la disparition de Lou et le jour de son 25ème anniversaire.

Chaque chapitre amène le lecteur dans une réalité temporelle du deuil.

Les chapitres ne suivent pas un ordre chronologique. Ce sont des étapes psychologiques aussi bien que pratiques ou administratives, des étapes de vie collective ou intime, qui vont au delà du processus de deuil normé. Chaque disparition est unique mais il existe des réalités qui sont communes à tous. Et c’est vers cela que tend ce livre. On ne vit pas un drame, un deuil de la même façon dans les premiers mois ou au bout de 3 ans. Un cheminement s’opère. Partager ces moments de vie, étapes après étapes, mois après mois, jours après jours et constater qu’il est possible d’avancer malgré la douleur, le désespoir et l’anéantissement, c’est ce bout de chemin que je souhaite partager avec le lecteur. Le récit est articulé autour de chapitres représentant chacun un instant dans le temps. La lecture peut se faire dans l’ordre du livre ou le lecteur peut décider de créer sa propre chronologie…lire directement le jour 816, le 393, ou commencer par le premier jour.

Le choix de la temporalité laisse le lecteur libre de naviguer comme il le souhaite dans ce voyage si particulier du deuil.

Lou est ici notre référent, notre fil d’Ariane, mais chaque lecteur peut dans son sillage y représenter « son » être aimé. Le récit s’articule autour des différents points de vue qui permettent un processus d’identification : le point de vue de la mère, d’où l’écriture à la première personne. Le récit du point de vu de Gengis, un ado de 14 ans qui a perdu son grand frère, et qui amène un autre regard sur ces fratries disloquées par le deuil. Le point de vue des parents, des grands-parents, de la famille, des amis… tous ces personnages qui apprennent à se reconstruire au fil du temps.

 

 

Géraldine Desqueyroux-Quidu

Lou aurait eu 27 ans cette année. Gengis a 20 ans. Sa sœur Lauren, 36 ans. Chloé, leur grande sœur, est décédée à l’âge de 30 ans. Lauren et Chloé sont mes belles-filles.

Journaliste à LCI – TF1 jusqu’en 2017

L’inspiration d’Hélène Duplantier, peintre et professeur à l’école du Musée des Arts Décoratifs de Paris, ponctue, par ses illustrations, l’écriture du manuscrit. Chaque dessin est la représentation d’un moment de vie vécu par l’artiste ou inspiré du récit.

heleneduplantier.blog

Plage de Vieux-Boucau deux jours après la disparition de Lou. Une partie de ses amis se sont retrouvés.